Tiré du livre intitulé “Commentaires sur la vie” de Krishnamurti

Parler d’autrui, sur le mode plaisant ou malveillant, est un moyen de se fuir soi-même, et cette évasion est la cause de l’agitation. Il semble que la plupart des gens aiment à s’occuper des affaires des autres ; c’est ce qui fait le succès des innombrables journaux et magazines dont les colonnes sont pleines de potins, de récits de meurtres, d’annonces de divorces, etc.

De même que nous faisons grand cas de l’opinion que les autres ont de nous, nous voulons tout savoir d’eux ; de là découlent toutes les manifestations grossières ou subtiles du snobisme et le culte de ce qui fait autorité. Ainsi devenons-nous de plus en plus extérieurs, et de ce fait intérieurement vides. Plus nous sommes tournés vers l’extérieur, et plus nous avons besoin de sensations et de distractions nouvelles, et ainsi le mental ne connaît jamais le repos et devient incapable d’aucune découverte.

Le bavardage est l’expression d’un mental agité ; mais n’être que silencieux n’indique pas un mental tranquille. La tranquillité ne vient pas de l’abstention, de la négation ou du refus. Elle naît de la compréhension de ce qui est. La compréhension de ce qui est exige vigilance et promptitude d’esprit, car ce qui est n’est pas statique.